Laurent Suchel est à la tête d’un grand bureau de presse parisien qui porte son nom et qu’il a créé en 1994. Il a appris son métier chez Christine Blanc qui régnait sur la presse parisienne au début des années 80 et a perfectionné ses connaissances chez Christian Lacroix dont il géra la communication dès 1987. Nous le rencontrons dans son vaste bureau situé au cœur de Paris. Partout, des portants offrent au regard les pièces nouvelles de labels prestigieux, beaucoup d’ accessoires aussi, chaussures, et lunettes inclus. Au cœur de cette ruche, Laurent Suchel est souriant, affable, à l’écoute. Sa silhouette semble définitivement juvénile. Il a accepté de nous accueillir pour parler de l’époque de sa scolarité qui parait lui évoquer les bons souvenirs d’une époque allègre, foisonnante et créative.
« Je fais parti de la promotion 1980, explique t’il : une période gaie où la mode n’était pas à la mode. L’angoisse du lendemain n’existait pas. C’était les années Palace, où une faune de créateurs et de stars déjantées comme Grace Jones côtoyaient les anonymes dont le style et la flamboyance servaient de ticket d’entrée. Je fis mon premier stage dans le bureau de presse de Catherine Blanc, sur les recommandations de Jean-Jacques Picart que j’avais sollicité, tout simplement, avec la candeur du débutant lyonnais que j’étais : je n’en suis sorti que bien des années plus tard pour entrer à la communication de Christian Lacroix qui venait de créer sa maison de couture. Une expérience extraordinaire.
Un souvenir précis de ses années Esmod ? « Difficile de trouver une anecdote particulière qui puisse éclairer complètement l’époque de ma scolarité, dit-il. Je fais partie de la promotion 1980 : Kuki de Salvertes était dans ma classe : il m’avait marqué par son attitude solitaire, plutôt à l’écart. Bref il m’intriguait. Et ce qui est savoureux c’est qu’aujourd’hui, il dirige avec talent un grand bureau de presse parisien. Tout ça pour dire que, peu importe le tempérament, timide, exubérant, réfléchi ou instinctif, la mode sait accueillir tout le monde à partir du moment où le talent et le travail sont là. Sinon, plus qu’une anecdote, ce serait plutôt un remerciement que j’adresserai à Esmod : Merci de m’avoir permis d’infiltrer le réseau des professionnels de la mode qui me faisaient rêver et dans lequel je me suis si complètement épanoui.
Un conseil à un jeune étudiant ? « Il faut aimer la mode et le faire voir, répond-il sans hésiter. Etre lucide sur ses capacités. Le plus important: il faut être motivé ou même, plus précisément: être passionné. Nos métier, ce n’est que de la passion ».
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