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Photo du rédacteurESMOD

Nour Najem, créer pour un monde meilleur

Nour Najem, ancienne étudiante d’ESMOD Beyrouth, s’adresse aux femmes libres et indépendantes. Lignes fluides et travail textile séduisant, les collections s’imprègnent de l’héritage oriental de la créatrice dans un esprit nettement minimaliste et intimiste. Balance parfaite entre confiance assumée et séduisante douceur, sa collection Printemps 2016 s’intitule ‘Nafas’, c’est-à-dire ‘Souffle’ en français. Elle respire la douceur et l’assurance grâce une réinterprétation du travail de la main et de la matière très contemporaine.

Née à Beyrouth, dans une famille exclusivement composée d’architectes, elle a baigné dans les discussions d’esthétisme, de couleurs et de textures depuis son jeune âge. La passion de la mode est née dans son cocon familial« Ma grand-mère possédait une ancienne machine à coudre qui fonctionnait avec une pédale. Elle fabriquait ses vêtements ainsi, et moi je lui demandais toujours de me faire des robes de princesses. Puis avec le temps, on a acquis la télévision avec câble qui nous donnait accès à toutes les chaînes de mode. J’adorais les regarder avec mon grand-père. Il commentait toujours : “regarde le mouvement de sa robe, comment il épouse le corps″. »

Nour a voulu lancer sa propre ligne de vêtements en 2013 après l’obtention de son diplôme et de premières expériences chez Elie Saab, Rabih Kayrouz et Caroline Seikaly. Elle a avant tout cherché à créer une compagnie qui ait de l’âme, c’est-à-dire qui ne s’attarde pas qu’au ‘paraître’ mais aussi à ‘l’être’. Pour concrétiser cette aspiration, elle a fondé Kenzah, sa propre fondation qui a pour but de préserver et transmettre le savoir-faire des artisans locaux tout en permettant aux femmes provenant de milieu défavorisés de s’épanouir. L’essence de la marque Nour Najem est intrinsèquement liée à Kenzah : une grande partie des pièces de la collection Nafas est confectionnée par les femmes travaillant au sein de la fondation, notamment les rubans de lin plissés.




Une gamme minimale du blanc au crème, du bleu ciel au bleu marine, les pièces taillées dans les tissus naturels s’éloignent du corps et laissent aux mouvements de l’air lui donner vie. Nour veut que la femme se sente légère dans son vêtement “Le luxe n’est pas dans l’apparat; il est dans l’évidence des détails simples″, soutient Nour.


Une femme libre, calme et pensive, en réflexion qui laisse penser que la femme libanaise d’aujourd’hui se détache peut-être du besoin obsessionnel de séduire et d’exister seulement à travers le regard de l’homme. Des réflexions que vous pouvez retrouver dans son passionnant journal et qu’elle va tester cet été en exposant sa collection à la Boutique Starch à Beirouth et chez « La muse » rue de Trémoille à Paris.



Nous l’avons croisé en janvier 2016, à la Cité de la Mode et du Design sur le salon Tranoï. Cette année, elle faisait parti des cinq créateurs libanais de la fondation Starch, un projet dont nous vous avions déjà parlé sur ce blog avec la collection EXOCET. La fondation à but non lucratif, fondée par Tala Hajjar et Rabih Kayrouz, avec le soutien du promoteur immobilier libanais Solidere, a pour vocation de promouvoir les jeunes créateurs libanais pour les aider à émerger sur le marché international. Une aide annuelle en communication, marketing et relation publique pour affronter la concurrence mais qui n’aurait aucune utilité si les créateurs sélectionnés ne faisaient pas preuve d’un incontestable talent. Nous revenons avec Nour Najem sur son expérience à Paris.


– Comment fonctionne la fondation ? Chaque année Tala Hajjar et Rabih Kayrouz de la fondation Starch choisissent des artistes qui ont du talent. Ces artistes sont typiquement des architectes, photographes, créateurs d’accessoires et de prêt a porter qui vont occuper une boutique a Saifi Village (centre ville de Beyrouth) pour commercialiser leurs collections et exposer leurs créations. Les créateurs de mode et d’accessoires ont aussi la chance de défiler et d’exposer leurs collections sur Fashion Forward Dubai. Nous pouvons aussi consulter Rabih Kayrouz autant que nous voulons pour des conseils business ainsi que pour le développement des deux collections obligatoires.


– qu’elles sont les créateurs libanais de la nouvelle génération que vous appréciez, la différence avec les générations précédentes dans le style et votre façon de travailler ?


Je trouve que les créateurs de la nouvelle génération commencent à se libérer des idées préconçues sur la mode et la couture orientale. Ils osent plus, et n’ont pas peur de se différencier. Nous allons plus sur du prêt à porter, du minimalisme, et des influences internationales aussi bien dans l’esthétique que dans les techniques de finitions et de coupes. Je pense notamment à Joe Arida, Bashar, Assaf, Rayya Morcos découverts par Starch. La fondation c’est une nouvelle façon de travailler, réfléchir, s’entraider avec l’aide de nos ainés qui ont une expérience internationale.


– que vous a apporté cet évènement sur Tranoï? Des contacts, de belles rencontres, le fait d’être exposé avec beaucoup de professionnalisme, et surtout l’opportunité de voir ou nous en sommes au niveau d’autres marques internationales. Nous n’aurions pas pu rêver mieux que les conseils et appréciations que nous avons pu recevoir sur Tranoï grâce aux acheteurs, à la presse et surtout à toute l’équipe du salon et à Monsieur Hadida.


– Pouvez-vous me parler de vos relations avec les artisans qui travaillent avec vous sous l’égide de votre association Kenzah… Je suis le modèle d’une entreprise sociale avec ma marque; c’est a dire que je répond a un problème social (coté ONG) tout en faisant des profits. Je travaille avec des femmes de milieux défavorisés qui n’ont pas réellement de savoir faire au départ, et au fil des collections je leur enseigne à faire les détails et des tissus faits main qui sont ensuite intégrés dans les vêtements. Ces femmes sont très fières du fait qu’elles travaillent et qu’elles apprennent à produire des choses de leur main. Certaines me disent même que leur plus grande fierté est de montrer à leurs filles qu’il faut travailler et ne pas être la fille de ou la femme de. Ce sont d’ailleurs ces femmes la qui sont les premières a m’appeler après chaque présentation et chaque défilé pour me demander comment ca s’est passé et surtout pour m’en demander les photos.





– Quelques souvenirs d’Esmod? J’ai beaucoup appris à Esmod, Je trouve que le programme est vraiment bien fait d’autant plus qu’il est d’actualité et qu’il nous prépare aux attentes du marché.

– qu’avez-vous appris de très important avec vos premières expériences ? Que Rome n’a pas été bâti en un seul jour, et qu’il faut travailler dur pour arriver là où l’on veut. Rien n’est cadeau dans la vie !





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