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No gender, no season, no border : la philosophie XY de Cecile Dallancon

La fashion week bat son plein à Paris : sur les feeds des principaux réseaux sociaux, en direct des défilés, s’égrène un flux nourri de « posts » dévoilant les tenues les plus « instagrammables » (c’est-à-dire les plus spectaculaires) de la saison. Tout ne se joue pas sur le podium cependant. Car tandis que le grand public, la presse et les influenceurs découvrent les nouveautés le long des catwalk, les acheteurs des grands magasins, des boutiques et des concept-stores oeuvrent en coulisses pour expertiser le vêtement sous toutes ses coutures. Ils y évaluent patiemment et consciencieusement la capacité du label à délivrer une collection cohérente dans un laps de temps imparti et une gamme de prix choisis.



Ces coulisses réservées aux initiés, ces endroits stratégiques situés loin des flashs, ce sont les showrooms commerciaux. Chacun d’entre eux a ses spécificités et ses affinités, tous ont cependant la même mission : faire venir à eux les acheteurs de tous horizons afin de permettre aux marques qu’ils représentent de prospérer commercialement. Les anciens élèves d’Esmod sont parfaitement familiarisés avec ses structures décisives. Ce n’est pas un hasard : l’enseignement qui leur a été prodigué s’est articulé autour du vaste spectre de connaissances nécessaires à l’élaboration et la réussite d’une collection : le styliste et le modélisme, mais aussi le marketing et de tous les aspects commerciaux liés à la mode, que ce soit dans le cadre d’un cours, d’un stage ou d’une étude de marché imposée par la réalisation d’une collection de fin d’année.

C’est donc avec plaisir mais sans surprise que l’on retrouve au cours de cette semaine dédiée à la mode un grand nombre de nouveaux ou d’anciens élèves Esmod au sein de ces lieux stratégiques. Ainsi au Showroom Cube, on rencontre non pas un mais deux anciens étudiants Esmod ayant chacun créé leur propre label. Le premier se nomme 11 Bis, nous en reparlerons bientôt, le second a tout d’abord été baptisé XY XX Made in memory en 2013 avant de prendre son nom définitif XY Unisexe en 2017. Il a été fondé par Cecile Dallancon qui n’est pas une inconnue puisqu’elle a remporté deux prix au Festival international des Jeunes créateurs de mode de Dinard : le grand prix de mode homme et le prix de mode éthique.



Esmod n’a pas apporté à Cécile que le gout des matières et des créations. Le groupe lui a également communiqué la nécessaire et stimulante ambition de depasser les frontières. C’est ainsi que l’étudiante lorsqu’elle intégra Esmod Paris après un cursus en graphisme tomba amoureuse de la culture japonaise lors d’un échange à Esmod Tokyo. Cette joie de la découverte se poursuivit en 2013 avec des stages à Londres. Cette atmosphère propice à la créativité vivifia sa palette stylistique tout en l’encourageant à affirmer sa personnalité. C’est ainsi qu’au fil des saisons, Cecile érigea sa propre philosophie mettant à l’honneur l’éco-responsabilité, le « no gender » et le « no season ».



Une prise de risque certes, mais une prise de risque contrôlée. « J’ai acquis de la technicité mais aussi une aptitude à développer un produit du début à la fin » indique Cecile qui a elle-même dessiné puis prototypé les collections de son label ce qui lui permet de réaliser des pièces unisexes et d’autres mixes avec des patronages adaptés à chaque morphologie. Cette doctrine s’exprime également par le biais de la couleur, ou plutôt de la non couleur : le noir et le blanc qui permettent de structurer le volume et la coupe. La démarche est visiblement réfléchie : la collection se compose de hauts, déclinés en deux longueurs : des pièces qui peuvent à la fois constituer des essentiels d’une garde-robe et se mixer avec une multitude d’autres propositions. Le « no season » se révèle quant à lui dans la superposition : veste sous une pièce sans manches, doudoune fine sous une parka. On aurait pu compléter la philosophie de XY Unisexe par la notion de « no border » tant Cécile semble vouloir superposer à ces pièces emblématiques les échos de différents pays, que ce soit de manière flagrante le kimono et le poncho, mais aussi de manière plus souterraine, la chemise longue inspirée des deels mongoles ou la parka de l’underground berlinois. La volonté de s’inscrire dans une démarche responsable s’épanouit dans le sourcing de tissus réalisé à Paris : la créatrice achète des stocks d’étoffes de qualité – double crête, ottoman, jersey – utilisés par de grandes marques de luxe ; et la production est réalisé dans le grand Paris entre Montreuil et Pantin. La production locale induit certes des prix plus élevés mais elle ne laisse pas derrière elle de trace carbone élevée. Des acheteurs sont entrés dans le showroom. Nul doute qu’il seront sensibles à la qualité de vision prodiguée par la collection de Cécile. Pour l’instant, ils inspectent les pièces dans le détail : ils semblent impressionnés: chaque pièce est en effet confectionnée à la main, les tissus sont entrecroisés, tressés et détournés. Plus qu’un long discours, la minutie du travail est souvent le meilleur argument commercial qui soit.















No gender, no season, no border: the XY philosophy of Cecile Dallancon


The fashion week is in full swing in Paris: in the feeds of the main social networks, from the live translation of fashion shows - sizzles a flow of "posts" unveiling the most "instagrammable" outfits of the season (that is to say the most spectacular). However, not everything is happening on the podium. While the general public, the press and the influencers discover the novelties on the catwalk, the buyers of the department stores, the shops and the concept-stores work behind the scenes to appraise the clothing from all angles. They patiently and conscientiously evaluate the ability of the label to deliver a consistent collection within a time set and a chosen range of prices.



These scenes reserved for insiders, these strategic places located far from the photo flashes, these are the commercial showrooms. Each one of them has its specificities and affinities, however, all have the same mission: to attract the buyers from all horizons in order to allow the brands they represent to prosper commercially. Esmod alumni are perfectly familiar with its decisive structures. There is no coincidence that the education that was given to them was articulated around the vast spectrum of knowledge necessary for the development and the further success of a collection: the styling and the modeling, but also the marketing and of all the commercial aspects related to fashion, whether it is in the context of a educational course, an internship or a market study imposed by the realization of an end of year collection.

It is therefore with pleasure but without surprise - during this week dedicated to fashion we find a large number of new or former Esmod students in these strategic locations. Thus, at the Showroom Cube, we meet not one but two Esmod alumni each one has created their own label. The first one is called "11 Bis", we will talk about it again soon, the second was named "XY XX Made in memory" at first, in 2013 before taking its final name "XY Unisex" in 2017. It was founded by Cecile Dallancon who is not a stranger since she has won two awards at the International Festival of Young Fashion Designers of Dinard: the men's fashion grand prix and the ethical fashion prize.



Esmod has passed to Cecile the taste for materials and creations. The group itself has also communicated everything necessary and challenging to depend on borders. This is how the student, when she joined Esmod Paris after a course in graphic design, falls in love with Japanese culture during her exchange trip to Esmod Tokyo. This joy of discovery continued in 2013 with internships in London. This atmosphere conducive to creativity has refreshed her stylistic palette while encouraging her to assert her personality. Over the course of the seasons, Cecile set out her own philosophy of honoring eco-responsibility, "no gender" and "no season".



A certain risk, but a controlled one. "I acquired the techniques but also an aptitude to develop a product from the beginning to the end" indicates Cecile who herself designed and then prototyped the collections of her label which allows her to make unisex pieces and other mixes with patterns adapted to every morphology. This doctrine is also expressed through the color, or rather the non-color: black and white that can structure the volume and the cut. The approach is visibly thoughtful: the collection consists of top wear, declined in two lengths: pieces that can both constitute essential wardrobe and be mixed with a multitude of other proposals. The "no season" is revealed in the overlay: jacket under a sleeveless piece, down jacket under a parka. We could have completed the philosophy of XY Unisex by the notion of "no border" as Cécile seems to superimpose the echoes of different countries on these emblematic pieces, blatantly the kimono and poncho, but also in a more underground way, the long shirt inspired by Mongolian deels or the Berlin underground parka. The desire to be part of a responsible approach flourishes in her sourcing of "made in Paris" fabrics: the designer buys stocks of quality fabrics - double crest, ottoman, jersey - used by major luxury brands; and produced in Greater Paris between Montreuil and Pantin. Local production certainly induces higher prices but it does not leave a high carbon trace behind. Buyers have entered the showroom. No doubt they will be sensitive to the quality of vision provided by the collection of Cécile. For now, they inspect the pieces in detail: they seem impressed: each piece is indeed made by hand, the fabrics are intertwined, braided and diverted. More than a long speech, the thoroughness of work is often the best commercial argument.

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