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Photo du rédacteurESMOD

L’attaché de presse

Difficile de résumer le métier d’attaché de presse tant son rôle peut varier d’une agence de communication à l’autre, en fonction de la marque qu’il doit représenter auprès des médias. Difficile aussi d’énumérer son emploi du temps composé de taches aussi diverses que variées.


Autant de maisons de mode : autant de méthodes de travail. Certaines maisons (que ce soit dans la mode, le luxe, le bijou, l’accessoire) préfèrent nouer des liens étroits avec une poignée de journalistes triés sur le volet, d’autres se font un devoir de communiquer sur tous les supports possibles et imaginables, et déploient pour cela une grande créativité dans la production des fameux dossiers de presse qui sont des documents contenant des informations sur l’actualité du label. L’actualité, cela peut être des informations sur les nominations au sein de l’entreprise, des déclarations sur les personnalités qui ont fait l’honneur de choisir la marque, ou des envois de « look book » qui déclinent sur papier glacé ou en fichier numérique les nouveautés de la saison.


Claire Oursin, PR chez Karla OTTO

Ces documents, les fameux dossiers de presse, combinent aujourd’hui textes, images mais aussi vidéos et parfois même de véritables applications multimédias. C’est dire l’inventivité que demande ce métier sans compter la variété de ses missions : relance aux journalistes, gestion des « shoppings » (c’est-à-dire l’envoi et la récupération de vêtements, bijoux et accessoires, aux rédactrices pour leur édito mode), organisation de soirées ou de portes ouvertes, en passant par la délicate gestion des invitations pour les défilés. Et ce ne sont là que quelques exemples : chaque journée d’un attaché de presse présente des situations nouvelles qu’il lui convient de gérer à la fois avec rigueur et souplesse, professionnalisme et cordialité, persuasion et diplomatie.


Il existe un assez grand nombre d’attaché de presse en France, surtout à Paris. Certains ont montés leur agence qui gèrent la communication de nombreuses marques, d’autres travaillent en intégré, c’est-à-dire au sein même de l’entreprise qui a un service entier dédié à sa communication. Les études demandées pour prétendre exercer ce métier varient suivant les profils et les affinités mais parce qu’ils ont une grande réputation de rigueur mais aussi un large panel de connaissances et d’aptitudes qu’ils ont appris à développer au cours de leur formation, les esmodiens se sont tout naturellement fait une place de choix dans ce milieu.


Laurent Suchel

Parmi la poignée de grandes agences qui dominent le panorama parisien, plusieurs ont eté fondées par des anciens d’Esmod. Tous les professionnels connaissent Kuki de Salvertes qui a créé son bureau de presse Totem il y a plus de trente ans en se fixant pour mission d’aider les talents les plus novateurs de la mode à définir leur univers. On ne compte plus les talents qui ont fait appel aux conseils de ce grand attaché de presse qui a initié des partenariats mémorables et écrit quelques-unes des plus belles collaborations stylistiques de ces dernières décennies. Détail singulier : dans la même promotion Esmod que Kuki de Salvertes se trouvait une autre grande figure de la communication parisienne : Laurent Suchel dont le bureau de presse éponyme gère avec un succes ininterrompu -et depuis de longues années – la communication de marques importantes dont l’énumération serait trop longue ici. « Je fais partie de la promotion 1980, une période où la mode n’était pas à la mode, nous a confié Laurent Suchel lors de la célébration des 170 ans d’Esmod. J’ai fais mon premier stage dans le bureau de presse de Catherine Blanc, sur les recommandations de Jean-Jacques Picart que j’avais sollicité en toute simplicité, avec toute la candeur du débutant lyonnais que j’étais : je n’en suis sorti que bien des années plus tard pour entrer à la communication de Christian Lacroix qui venait de créer sa maison de couture. Je suis reconnaissant à Esmod de m’avoir permis d’infiltrer ce réseau de professionnels de la mode qui me faisait rêver et dans lequel je me suis si complètement épanoui. »


Cet engouement pour les relations presse ne faiblit pas parmi les nouvelles promotions d’esmodiens.


Nous en avons croisé deux pendant les derniers salons professionnels à Paris. La premiere sur le salon Première Vision qui est le plus grand salon européen de tissus. Elle ne venait pas défendre les couleurs d’un fabricant de tissus mais de Swarovski qui a une place de choix sur la partie du salon consacré aux composants. Claire Oursin était sur le salon pour présenter à la presse internationale les dernières collections de cristaux de la grande maison autrichienne : une des nombreuses missions de Claire qui est jeune attachée de presse au bureau Karlo Otto, une immense agence mondialement connue , qui a des bureaux dans les grandes capitales et dont les clients sont des marques internationales de premier plan. Malgré l’intense activité de ces trois jours de salon, Claire arbore un visage frais et souriant. Malgré son jeune âge, la jeune attachée de presse est habituée aux journées de travail intense, mentalement et physiquement. Une aptitude qu’elle a largement développée dès la fin de ses études en gérant les préparations et les retours shopping chez Christian Louboutin, puis comme assistante presse Europe chez le grand joaillier Chaumet. Elle connait donc les désideratas des grandes maisons de luxe dont la communication nécessite non seulement un grand investissement personnel en temps et en énergie, mais aussi une aptitude à savoir tout gérer avec élégance et finesse.


Emmanuel Maria, « bras droit » chez On Aura Tout Vu

Sur un autre salon parisien, dédié cette fois ci aux produits finis, (aux accessoires plus précisément) nous retrouvons un autre esmodien qui a choisi de travailler à la communication des marques ; ou plutôt d’une marque en particulier puisqu’il travaille en intégré. Emmanuel Maria est ce jour-là au salon Première Classe qui se dresse pendant la fashion week au jardin des tuileries. Il est présent car il s’occupe actuellement de la communication du label parisien On Aura Tout Vu qui est non seulement une marque de haute couture, (une des très rares jeunes maisons invitées au calendrier officiel de la haute couture parisienne) mais aussi une marque reconnue d’accessoires. L’ambiance est très différente de celle que l’on peut rencontrer au sein d’une grande agence internationale, mais s’il ne s’occupe que d’une seule marque, les défis à relever ne sont pas moins nombreux ni moins palpitants. De plus, avantage inestimable, Emmanuel travaille directement au contact des créateurs (et fondateurs) de cette maison inventive, fraîche et généreuse située au Palais Royal. Deux exemples qui montrent la multiplicité des plaisirs et des défis composant cette profession qui avec l’explosion des moyens de communication, demande et apprécie plus que jamais les nouveaux talents.


Texte (et photos): Hervé Dewintre

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