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Photo du rédacteurESMOD

Cette mode qui milite contre le gaspillage: la succes-story de Candice Bouchez

L’industrie de la mode et du luxe manifeste un intérêt sincère et même vital pour l’écologie. Cette préoccupation concerne à la fois les maisons de luxe, les grandes enseignes d’habillement mais aussi une nouvelle génération d’entrepreneurs et de créateurs. L’objectif : proposer des produits mode qui ne nuisent pas à l’environnement.


Notons à ce propos que le réseau Esmod International a joué un rôle précurseur sur ce sujet en sensibilisant très tôt ses étudiants à la mode durable, au « sustainable », que ce soit par l’intermédiaire de programmes dédiés ( tel que International Masters Programme for Sustainability in Fashion débuté dès 2011 en Europe) que par le biais d’opérations et de partenariats intégrés très tôt dans le cursus scolaire des étudiants ( pour ne citer qu’un exemple : le récent projet initié par Esmod Paris, Lyon et Roubaix avec le studio créatif LPJ, projet durant lequel les étudiants de première année ont du s’atteler à la réalisation de sweat-shirts conçus de manière durable). L’ensemble de ces manifestations atteste le souci constant du groupe Esmod de préparer l’avenir du secteur.


La mode durable prend de nombreux visages. Il n’est plus rare que certaines grandes enseignes marquent leur intérêt pour ce sujet soit en produisant des collections « sustainable » à partir de tissus recyclés ou à partir de coton bio (le coton est en effet très polluant et nécessite énormément d’eau pour sa culture contrairement au lin par exemple) ou encore en invitant leurs clients à rapporter leurs vieux vêtements pour les recycler en échange d’un bon d’achat. La mode « pointue » s’interroge également à l’impact de la production de vêtements sur l’environnement. Ainsi le célèbre concept store nippon Laforêt présente actuellement dans sa boutique de Harajuku des créations exclusives réalisées par les étudiants d’Esmod Japon à partir de vêtements récupérés auxquels ils ont donné une nouvelle vie.


Enfin, des créateurs ont choisi une autre voie, toute aussi méritoire d’un point de vue entrepreneurial, que stimulante d’un point de vue mode. Cette voie, c’est le vêtement vintage. Quoi de plus écologique en effet que de proposer à la vente une sélection choisie de produits qui ne nécessite plus de nouvelles productions coûteuses pour l’écosystème ? Le Vintage a depuis longtemps gagné ses lettres de noblesse dans la mode. Le succès de Didier Ludot à Paris le prouve. Le vintage a également permis à certains entrepreneurs de batir des empires : c’est le cas de Sophia Amoruso qui avec son site Nasty Gal est devenue l’une des femmes les plus influentes du web avant d’ouvrir l’année dernière à Los Angeles sa première boutique en présence de Charlize Theron. Ces exemples prestigieux ont convaincu Candice Bouchez de se lancer dans l’aventure en lançant son site Bon Magasinage.


La jeune femme de 25 ans est une grande voyageuse. Originaire de Lille, elle s’est envolée vers Montréal ou elle vit désormais après l’obtention de son diplôme Esmod/Isem à Paris. Le site, très clair et pratique, a été conçu par un ami développeur qui vit au Japon. « La mode est la deuxième industrie la plus polluante dans le monde, après le Pétrole, indique Candice. Il faut 2700 litres pour fabriquer un tee-shirt en coton, entre 7000 et 11000 litres pour un jean. Sans même parler des polluants qui sont déversés dans l’eau et des émissions de gaz à effet de serre ». Ces raisons ont convaincu la créatrice du bien fondée de son entreprise : Cela me tient vraiment à cœur de valoriser les vêtements de seconde main”.


Lancé il y a six mois, Bon magasinage rassemble déjà une communauté active de passionnée de la mode. Les canadiennes ont été sensibles à la sélection proposée par Camille qui met en avant les marques françaises telles que Maje, Sandro, The Kooples ou Zadig & Voltaire, peu distribuées au Canada. Les prix, très raisonnables, sont vraiment attractifs. Fin avril, l’entrepreneur organisera un vide-dressing géant dans l’espace WeWork Place Ville Marie à Montréal. “Il y aura des exposants qui vendront leurs vêtements et des conférences sur la mode éthique.”

Une belle alternative à la surconsommation.

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